Osismes ou Coriosolites

PRESENTATION

 

       Le département des Côtes-d'Armor correspond aux territoires de deux anciennes civitates armoricaines, les Osismes (capitale Carhaix - Vorgium) occupaient l'actuel Finistère et l'ouest des Côtes-d'Armor, et le territoire des Coriosolites (capitale Corseul - Fanum Martis) s'étendait à l'est du département augmenté du nord-ouest de l'Ille-et-Vilaine .

      La limite entre les deux peuples passait approximativement par la baie de Saint-Brieuc et les rivières du Gouët et de l'Oust. Au sud, la civitas des Vénètes (Vannes), à l'est celle des Riedones (Rennes) et celle des Namnètes (Nantes) complétaient la péninsule armoricaine.

      La population sur notre département est essentiellement rurale. Excepté les deux capitales, peu de centres urbains, juste quelques vici correspondant à des noeuds routiers, des stations le long des voies ou dans les zones portuaires (1). 

     Ces peuples entretiennent entre eux des relations commerciales et un réseau important de voies existe déjà bien avant la conquête romaine. Les quatre siècles d'occupation permettront de parfaire et d'entretenir ce réseau dans un but souvent militaire.

     L'étude qui suit est destinée à regrouper et en plus à comparer les différentes études qui ont été faites sur les tracés de ces voies romaines au cours des deux derniers siècles. Par voies romaines, il faudra bien entendu lire l'appellation au sens large, c'est à dire considérer l'ensemble des chemins antiques qui ont pu être foulés à l'époque romaine. Je m'efforcerai donc, à chaque fois que ce sera possible, de signaler s'il s'agit effectivement d'une route construite durant la période romaine, ou simplement réparée voire aménagée. Mais les traces sur le terrain sont chaque jour plus effacées et il faut souvent faire preuve d'un peu d'imagination et de logique pour faire correspondre les différents tronçons encore visibles.

 

armorique-romaine.jpg

carte de l'Armorique romaine - Eveillard - Le Pennec - Neveu

 

limites-civitates-armorique-l-pape.jpg

carte Louis Pape

 

       Nous remarquons essentiellement deux noeuds routiers : à l'Ouest, autour de Vorgium, des voies en direction de Lannion/Le Yaudet, de Tréguier ou de Corseul, à l'Est autour de Fanum Martis, des tracés vers Vannes, Erquy, Taden, Alet, Avranches/Jublains, Rennes ou Rieux/Nantes. Deux voies transversales d'Est en Ouest complètent ce réseau principal, au Nord Corseul-Lannion/Le Yaudet et au Sud, Rennes-Carhaix. 

    Un important maillage de voies secondaires et de chemins vicinaux complète les voies principales et permet de desservir tout le département actuel.

     Quelques bornes milliaires retrouvées permettent de dater une partie du réseau routier ou en tous cas de situer sa restauration. Ainsi les bornes de Maël-Carhaix et de Plounevez-Quintin, en territoire Osisme, ainsi que celle de Plouasne chez les Coriosolites, datent du règne de Septime-Sévère (193-211 après JC). Le milliaire de Saint-Méloir-des-Bois date de Victorin (268-270 après JC) et celui de Lancieux de la première moitié du IVème siècle.

 

(1) On a peu de renseignements sur de possibles agglomérations secondaires. On a cru en repérer par prospection aériennes, fouilles ou découvertes fortuites, à Lannion (vicus traversée du Guer), au  fond des estuaires du Jaudy et du Trieux, à Saint-Brandan (site du Rian), à Saint-Brieuc (au carrefour de deux grandes voies). Un port pouvait être à Erquy, un autre à l'embouchure du Gouessant (découverte de plusieurs sites sur Hillion et Morieux), à Taden près de Dinan (structures portuaires, entrepôts, deux temples) ; un vicus à Plouer (vicus du Boisanna, sur 35 ha), un autre près de la gare de Caulnes, des bourgades routières à Languenan, Saint-Brandan, Gouarec ou Merdrignac.

plouer-h-paitier-inrap.png

fouilles Plouer - H. Paitier INRAP

cliche-langouet-temple-taden.jpg

temple à Taden - Cliché L. Langouët

 

 

.

 

 

×