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Corseul Yffiniac Carhaix

 

1-C

VOIE DE CORSEUL (Fanum Martis)

A YFFINIAC ET A CARHAIX (Vorgium)

LE CHEMIN NOË - HENT  AHES

 

      Connue sous le nom de Grand Chemin de Carhaix, la voie faisait communiquer les deux capitales des Coriosolites et des Osismes. Selon les endroits, elle est appelée Hent Ahès (hent Carhez : chemin de Carhaix), Chemin d'Ahès, Chemin Ohès ou Chemin Noë.

      La D794 quitte Corseul en direction du nord-ouest, recouvrant l'ancienne voie. Après avoir franchi le ruisseau de Montafilan, elle passe au Frêne et à Nazareth avant d'entrer dans Plancoët qu'elle traverse dans toute sa longueur. Un pont primitif devait exister pour permettre le franchissement de l'Arguenon.

 Corseul

la voie de Corseul à Pluduno 

     Puis, par le rond-point de la Millière (1) et le Petit Bignon,  elle prend la direction de Pluduno, traverse le ruisseau du Gué Briand, passe à la Guérande, l'Antillais, la Rochette et traverse le ruisseau du Maupas, sans doute à gué. 

    Depuis l'Antillais jusqu'au gué du Maupas, la voie forme la limite des anciennes paroisses, aujourd'hui les communes, ce qui est un indicateur de son ancienneté. Sur de vieux documents, elle est citée sous le nom de Chemin Ferré.

     En face du carrefour de la Rochette, par la D17, elle prend la direction de Hénanbihen par la Heussais et la Croix Gouyon. Elle limite au sud le bois Gerbault, rejoint le lieu-dit le Grand Chemin, dont la toponymie évoque bien le passage de la voie .

      La voie est limite des communes de Saint-Pôtan et Pluduno depuis le ruisseau du Gué Briand jusqu'à ruisseau du Maupas.

     Après être passée au lieu évocateur le Grand Chemin, en Hénanbihen, elle fait une boucle à la Corderie afin d'éviter des zones marécageuses puis, après Plaisance, elle traverse le ruisseau de Guinguenoual près de Saint-Sauveur. Elle passe juste au sud du bourg d'Hénanbihen, par le Temple et les Murs. A cet endroit, on aperçoit encore son tracé.

     Elle retrouve le tracé de la D17 à l'ouest d'Hénanbihen, passe à Saint-Samson, la Bougrie et arrive au Chemin-Chaussé, autre toponyme significatif. Nous sommes sur la commune de la Bouillie. Juste avant le Chemin-Chaussé, la voie croise un autre chemin antique arrivant du nord-est, par Matignon, Montbran et Saint-Jean, voie dont Gaultier du Mottay disait qu'elle venait d'Alet.

Corseul

     la voie de Pluduno au Chemin Chaussé

     Depuis l'intersection avec le chemin d'Alet, la voie sert de limite communale entre la Bouillie et Hénansal durant toute la traversée du Chemin Chaussé et  jusqu'au Bourg Neuf, sur une longueur de près de 3 km.  Elle suit le même tracé de D17, en passant par le Puits Merpault. Ensuite, elle quitte la départementale pour prendre un chemin vicinal à gauche, vers le sud-ouest, direction la Ville Cochard, la chapelle Saint-Jacques, Mi-Voie au toponyme évocateur, la Bouillonnière et Coudraye avant de rejoindre Saint-Alban qu'elle traverse d'est en ouest.

 Corseul

la voie du Chemin-Chaussé à Saint-Alban

     Elle quitte Saint-Alban par l'ouest et, à la croix de Tournemine, prend le chemin de gauche à la patte d'oie, direction sud-ouest. Ensuite, tantôt comme chemin vicinal, tantôt comme limite de champs, elle passe l'Hôtel Gouret, à Saint-Plestan, la croix de la Mare Boudard, le Pré Bily, le Clos de la Croix, la Chapelle Saint-Marc, la Fontaine David, Pélan, le Pré Rond et l'Ermot d'en Bas. Elle aboutit enfin sur la grève Saint-Maurice, dans l'estuaire du Gouessant (2).

       Ensuite, plus aucune trace d'une éventuelle traversée des grèves de Morieux.

     Par contre, Gaultier du Mottay avait remarqué au niveau de Saint-Alban, un chemin sud-ouest parfaitement rectiligne, long de 6 km, qui rejoignait aux Ponts-Neufs au fond de l'estuaire du Gouessant, une voie se rendant à Carhaix. Et ce petit tronçon ressemble fort à une voie romaine (3). N'aurions-nous pas là deux axes anciens dont le notre Corseul-Saint-Alban que l'administration romaine aurait permis de faire communiquer par une bretelle ?

Voie romaine morieux

la voie est citée ici, sur l'ancien cadastre de Morieux

      Voici ce tracé recouvert par l'actuelle D786 : les Clos, le Content, les Perrières, la Clôture, la Censie, la Ville Tanguyle Clos Nabucet, les Ponts Neufs.

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     la voie de Saint-Alban à l'anse de Morieux

      Aux Ponts Neufs, arrive de Lamballe et Andel l'autre voie qui est dans le prolongement de celle qui mène à Yffiniac (elle traverse entre autres le lieu-dit la Rue)Après le franchissement du Gouessant, les deux voies réunies se continuent par la chapelle Saint-Laurent, la Chicane, le Champ Oisel, et arrivent dans la partie ouest du bourg de Saint-René.

     Jusqu'à Yffiniac, la voie est limite de communes, au sud de la D712, puis la D712 elle-même. A Yffiniac, elle se sépare en deux. Un premier embranchement part vers le nord-ouest de ... alors que notre voie prend la direction sud-ouest. Elle est encore connue sous le nom de Chemin Noë. Elle franchit le ruisseau de l'Urne, puis prend la direction de Saint-Julien et Quintin. 

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la voie jusqu'à Yffiniac   

     A Yffiniac, la voie se sépare en deux. Un premier embranchement part vers le nord-ouest en direction de Guingamp et Morlaix (voir voie Corseul Morlaix) alors que notre voie prend la direction sud-ouest vers Quintin.

 

LA STRUCTURE DE LA VOIE :

En 1869, Gaultier du Mottay a analysé la voie en différents endroits de son parcours :

- dans la côte de Nazareth, à l'entrée est de Plancoët, il y a vu "de vieux pavés"

- au lieu-dit la Guérande, à la sortie ouest de Pluduno, de "fortes pierres aplaties ajustées les unes près des autres".

- près de Lantillais, en Hénanbihen, "un lit de pierres aussi grosses que des pavés, puis au-dessus une couche de pierres moins fortes mélangées de gros graviers et remplissant les interstices des premières, enfin un lit de pierres brisées en petits morceaux et mélangées par endroits avec des morceaux de briques".

M. le Cor, ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, parlant du tronçon de Quintin à Corlay, écrit en 1834 : "les faibles traces que j'ai reconnues dans l'ouverture de la nouvelle route étaient composées de menues pierres quarzeuses fortement unies entre elles par un mortier dont la dureté égalait celle de la pierre, au point qu'avec les outils, on ne parvenait pas à les diviser. Cet empierrement était enfoui sous les alluvions que le temps y avait apportées."

ARCHEOLOGIE :

A la Ville-Tanguy et à la Ville Pichard, en Morieux, près de la voie, de nombreuses briques et tessons gallo-romains ont été repérés. Peut-être un établissement en bordure de voie.

Yffiniac : de nombreuses découvertes, et des briques, tegulae, poteries, en grand nombre, laissent penser à l'existence d'un vicus routier.

RENVOIS

(1) c'est probablement de cet endroit que proviendrait la borne milliaire se trouvant dans le parc du château de l'Argentaye (dite milliaire de Saint-Lormel). 

Cette borne, gravée Dioclétien, pourrait permettre de dater cette partie de la voie à la fin du 3ème siècle.

(2) Un port d'échouage aurait pu se trouver dans la baie de Saint-Maurice, en Morieux - Habasque - 1836. Amoureux et Clément - 1987. Langouët - 1997

(3) C'est le "Chemin Ferré" - Frotier de la Messelière - 1933

 

 

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